lundi 12 septembre 2016

Le rythme infernal d’un aide-soignant

À 18 ans, je venais d’être fraîchement diplômé du BEP Carrières Sanitaires et sociales. J’ai postulé dans un établissement public pour personnes âgées à Besançon. J’ai été pris en tant que contractuel pour faire un boulot d’aide-soignant mais avec le salaire d’un ASH (agent de service hospitalier), moins cher.
Il y a eu des mois ou je travaillais 6 jours sur 7, j’ai même été réquisitionné de nombreuses fois sur mes jours de repos par manque de personnel. L’établissement pour lequel je travaillais était en service minimum toute l’année par manque de postes. Très souvent, mes jours de repos j’en passais une bonne partie au lit tant j’avais mal au dos à force de soulever des patient-e-s. Nous avions environ 1/4 d’heure par patient pour la toilette le matin, cela était dément, 1/4 d’heure pour laver une personne grabataire, autant vous dire qu’on n’avait pas le temps de faire de l’humain. Or c’était précisément pour cela que je voulais faire ce métier. Très souvent à 12h30, alors que le repas était déjà servi depuis 30 minutes, nous étions encore en train de faire des toilettes, débordant de nos heures de travail. Heures supplémentaires jamais enregistrées ni payées. Ce travail a occasionné chez moi le développement d’un grand stress, de brulures d’estomacs puis la dépression. Cette aventure s’est achevée le jour où j’ai eu le « malheur » de me casser la cheville, double fracture de la malléole. Après un mois d’arrêt de travail, j’ai reçu un courrier de la DRH qui me disait que suite à un grand absentéisme de ma part, ils se passaient de mes services.
De James

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