mercredi 8 mai 2019

La Croix-Rouge française pas très humanitaire pendant la seconde guerre mondiale :

La Croix-Rouge française est régulièrement mise en cause pour son attitude pendant la seconde guerre mondiale. En 1948, son comportement vis-à-vis des déportés politiques en Allemagne avait été violemment critiqué par le Dr Jean Rousset dans un bimestriel lyonnais intitulé Albums du crocodile. Interné à Fresnes, déporté à Buchenwald puis à Neu-Bremm, le Dr Rousset, à partir de sa propre expérience, dénonçait le caractère non seulement inutile mais aussi nuisible de l’action de la Croix-Rouge française, son absence dans les prisons pour détenus politiques, les paquets de vivres mangés par les gardiens, la distribution de livres exclusivement consacrés à la religion. Dans les camps de concentration allemands, il mettait en parallèle l’action des Croix-Rouges norvégienne, suédoise et danoise, très utile aux prisonniers, avec celle de la Croix-Rouge française, absente des camps et qui ne se souciait guère de savoir si les colis, par ailleurs « ridiculement mesquins », arrivaient bien à leurs destinataires.
En 1997, le périodique Impact médecin hebdo, dans un dossier sur « Les médecins et Vichy », lui consacrait aussi un article qui soulignait, à partir de trois témoignages, les limites de la neutralité de l’organisation humanitaire, suspectée de ne pas avoir averti les juifs parisiens de la rafle du Vel’ d’hiv’ ou soupçonnée d’indifférence vis-à-vis du sort des internés de Pithiviers ou de Drancy. Dans ce même dossier, Bernard Kouchner, alors secrétaire d’État à la Santé, insistait aussi sur le fait que « ni la Croix-Rouge française, ni la Croix-Rouge internationale ne se sont comportées comme des humanitaires auraient dû le faire ».

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